MIL MONTAGNE

Publié le par CDI - LARPS

 

Dans le cadre du MIL montagne des élèves de seconde et de terminale CPA (Conduite de Production Agricole) sont partis découvrir la Haute Montagne.
Cette sortie s’est déroulée sur deux jours, les 17 et 18 septembre 2007, dans les Hautes-Pyrénées où le berger du lycée Jean Christophe BEVIERE était en estive avec son troupeau.
Voici le programme de ces deux journées :
 
Lundi 17 septembre – le matin :
 
Visite du parc national des Pyrénées :
Le parc a était créé le 23 mars 1967, il a une superficie de 45700 hectares.
Le parc s’étend sur deux vallées béarnaises (vallée d’Aspe et vallée d’Ossau) et quatre vallées des Hautes-Pyrénées (vallées d’Aure, Luz, Cauterets et Azun).
On y trouve de nombreux animaux protégés : l’ours, le vautour, le cerf, le loup et la gypaète...
Ce parc n’est pas un lieu fermé, il veut garder son activité.
Il y a environ 70 bergers qui viennent en estive sur les terres du parc, on compte ainsi 50 cabanes équipées pour la transformation fromagère dans tout le parc. Des héliportages sont assurés en début et fin de la saison d’estive. Ils permettent aux bergers de transporter tout le matériel nécessaire jusqu’à leurs cabanes. En fin de saison la production fromagère est redescendue dans les vallées par ce système.
Le parc est financé par la région Aquitaine, et aussi par l’Europe. Ce budget lui permet d’effectuer les différents travaux d’entretiens (débroussaillage, élagage,…).
Le technicien du parc qui nous a reçu, nous a aussi parlé des tensions qui sont nées avec les bergers suite aux attaques des troupeaux par les vautours.
 
Lundi 17 septembre – l’après-midi :
Rencontre de Jean-Bernard, un berger en estive.
 
Jean-bernard nous a présenté son parcourt professionnel : il a commencé à travailler comme ouvrier agricole à 14 ans chez plusieurs bergers. Les conditions de travail étaient assez difficiles : il dépendait de beaucoup d’employeurs différents et avait un planning sur 2 mois. Cela fait maintenant 11 ans qu’il est berger. Il a acquit son troupeau définitif en 1996 et possède 350 basco béarnaises. Chaque brebis produit une moyenne de 130 litres de lait par an, ce qui lui permet la fabrication de 1300 fromages de 6 kg. Cette performance est favorisée par un suivi important de son troupeau : il adhère du contrôle laitier depuis 3 ans et chaque année il insémine 30% du troupeau soit une centaine de brebis.
Son exploitation se situe à Asson où il a 21 hectares. Il n’est pas propriétaire mais il a signé un bail de 18 ans.
Chaque été il transhume du 14 juillet au 1 septembre sur les montagnes du col d’Aubisque. La transformation fromagère et l’affinage se font aussi en estive : Jean-bernard s’est équipé de son propre saloir depuis 7 ans. Nous avons été surpris par le prix qu’il paye pour pouvoir transhumer dans cet zone : 5.70 € par brebis.
Malgré le prix, la production reste satisfaisante et Jean-Bernard est plus proche de sa famille : lorsqu’il transhumait ailleurs, il devait faire trois à quatre heures de marche pour arriver jusqu’à son lieu d’estive, ce qui compliquait la venue de sa famille. Aujourd’hui, tout est plus simple car le lieu d’estive étant plus accessible.
 
Mardi 18 septembre – le matin
Visite de Jean-Christophe Bavière en estive prés du lac d’Estaing.
Installé au lycée depuis 1 ans, Jean-Christophe possède 220 brebis et 48 agnelles. Son troupeau est composé d’1/3 de têtes noires et de 2/3 de têtes rousses.
C’est la première année qu’il va à la montagne avec les brebis du lycée. Cette transhumance lui coûte 2.20€ par brebis.
Cette saison, il a produit 60 fromages de 2 kg donc 120 kg de fromage avec 70 brebis.
Il insémine ses brebis à la montagne vers le 20 juillet, ainsi l’agnelage est prévu pour fin décembre et la traite s’effectue de janvier jusqu’à fin juin.
Cette rencontre nous a permit de nous promener en montagne : nous somme allez voir son troupeau, sa cabane...
 
Mardi 18 septembre – Après midi
Rencontre d’un conteur de pays
 
Nous nous trouvions à 1200 m au lac d’Estaing. Un conteur de Pays est venu nous parler de l’abandon des estives par les bergers en évoquant deux conséquences majeures :
-         La formation de forêts de hêtres, de noisetiers puis de bouleaux, de merisiers, de frênes. Cela va entraîner un passage impraticable. Mais cette situation se relève la moins grave puisqu’il est possible de remettre en culture.
-         La végétation pousse progressivement en recouvrant tout le sol : fougères, genêts, ajoncs, genévriers. La destruction sera difficile pour une éventuelle exploitation.
D’autre part, si les bergers ne vont plus en estives dans les montagnes, cela aura un impact important sur le tourisme. Si les forêts et les végétations sauvages envahissent les montagnes, les paysages seront beaucoup moins attrayants et n’attireront plus les randonneurs.
Le rôle des brebis en haute montagne est également essentiel aux sports d’hiver : les animaux vont raser l’herbe, ce qui permettra à la neige de bien adhérer au sol et évitera les avalanches. Le ski sera ainsi praticable sans risques.
L’élevage joue donc un rôle essentiel pour le maintien du tourisme en montagne.

 
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